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De tout et de rien - Page 71

  • Friday, Bloody Friday...

    Samedi 08 septembre 2oo1. Pink Floyd, On the Turning Away. Bretzel à ma gauche, un paquet de Marlboro rouge 100’s à droite, et un certain Blues diffus en moi. Ce qui suit est le résumé de la soirée d’hier vendredi 07 septembre. Je suis encore un peu déphasé / dépassé par les évènements. Le pitch est simple : retrouver (Tong + Murielle) et (Gaëlle + Olivier), (ainsi que Sandra qui, elle, nous rejoint directement au restau) au ciné MK2 Bastille, aller manger dans un restau Thaïlandais rue de Lappe, puis aller voir La Pianiste à Bastille. Les choses se finiront finalement au China Club, puis dans un fameux taxi, tard dans la nuit, mais ceci est une autre histoire…

    Le vendredi avait commencé mal, pourtant, car j’avais enchaîné 6 heures de cours chez Wanadoo, à Issy, ce qui est un peu beaucoup pour une fin de semaine, et ce qui tranche surtout avec mes vendredis habituels plutôt tranquilles au PSG. D’autant que j’avais été mis au courant de ces cours non prévus la veille même, après ma journée chez Wyeth, dont j’étais conséquemment sorti plutôt énervé. Donc, ce vendredi 07 septembre 2oo1, j’ai testé l’effet tunnel de 0930 à 1400 avec trois stagiaires FT (très sympas par ailleurs), et j’attendais plus ou moins un appel de Sandra pour confirmer le plan du soir. Après moult cafés et avoir enfin lâché le dernier élève de cette longue matinée, j’allume le Nokia 8210, je me dirige vers un espace détente, et je tombe sur 3 nouveaux messages ; le premier émane de Raffi, que j’avais contacté par portable peu avant d’arriver à Issy, dans le RER, qui se dit ravi de mon appel, mais qui déjeune avec la BNP à Opéra, et qui ne pourra donc pas me voir à ma pause (qui est déjà un peu entamée, là) ; le second provient de ma chère amie Sandra, qui est chez elle, et qui me confirme un plan cinéma pour le soir même, à Bastille (je calcule intérieurement combien de temps il me faudra pour rejoindre ce quartier, sachant que je pense terminer ma journée à 1800) ; le troisième est également de Sandra, qui s’étonne de ne pas avoir eu de réponse de ma part, suite à son premier message, mais qui ignore que j’avais 3 cours individuels d’affilée, d’une heure trente chacun, en cette matinée radieuse. Je raccroche la messagerie, j’appuie sur une touche, je prononce le doux prénom, et le Nokia compose le numéro de Sandra tout seul, c’est beau le progrès ! Sandra m’a l’air un peu speed, et me prévient qu’elle sera sur Bastille plutôt vers 2045, ayant un entretien à passer à Oberkampf juste avant. Mais on se voit bel et bien ce soir-là, ce qui est le plus important pour moi. Rendez-vous est fixé avec nos amis à 1930 au MK2 Bastille. « Bonne après-midi, Sandra ». Je finis ma SG Ventil, et je sors prendre l’air avec un café à la main (au moins mon cinquième so far). Après ce petit tour dans la rue Camille Desmoulins, je consulte mes méls à partir d’un PC en libre accès, dans le Hall de Wanadoo, puis je remonte à l’espace détente, après avoir failli rester coincé dans le sas protégeant l’accès aux locaux de FT (mais une bonne âme m’a finalement laissé passer sans que je ne justifie d’aucun document). Autre cigarette, verre d’eau (on va peut-être arrêter les cafés, là…) Je me vois parti pour encore 3 heures de cours, avec la fatigue qui commence à se faire sentir…Le premier stagiaire de l’après midi est également super sympa, je me demande d’ailleurs si ce n’est pas lui le type qui avait proposé une sauterie à Laetitia du temps où cette dernière était encore formatrice chez Akor… Fin du cours. Il se trouve que le dernier stagiaire n’arrive pas, j’essaye de le contacter par téléphone, en vain. Je vais me renseigner pour savoir où il se trouve, et une Assistante à l’accent de Cambridge parfait m’annonce que P.C. est actuellement en réunion ; je ne demande pas mon reste, et je file en direction de la gare RER de Issy-Plaine, en face du bâtiment de Self Trade, pour rentrer dans mes pénates (le trajet dure moins d’une demi-heure, ce qui est tout à fait acceptable, surtout un vendredi soir).

    Fin de la journée de travail, place à la détente ! J’arrive chez moi vers 1730, ce qui me laisse maintenant amplement le temps de prendre une bonne douche, déjà, d’écouter un peu de musique (Ben Harper, Tony Sarno), de manger, boire un café et fumer un peu ensuite. J’intercepte un appel de Sandra qui me demande de lui acheter sa place pour La Pianiste, et qui me donne la localisation du restau Thaïlandais. J’en prends bonne note, je lui souhaite un bon entretien. Et là, il faut savoir que j’aime profondément Sandra, les deux dernières fois qu’on s’est séparés après de forts agréables moments (samedi 25 août 2oo1, avant que je ne parte au Portugal, et dimanche 02 septembre 2oo1 au matin, après sa nuit chez moi), j’ai été très mal après, avec le Blues plus fort que jamais. Gary Moore, allongé sur le Futon, à l’endroit où Elle a dormi, en fumant cigarette sur cigarette, ça fait mal, très mal. J’ai toujours eu une certaine attirance pour Sandra, depuis le début, en fait (notre vraie première sortie fut à l’occasion du film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain). Sauf que j’ai su peu après qu’elle était avec quelqu’un ; du coup, tous les désirs que je pouvais éprouver se sont trouvés sainement inhibés. Ce n’est que récemment que les choses ont pris une autre tournure. Déjà, Sandra et moi sommes devenus de très bons amis, on se confie pas mal, enfin surtout elle, moi je ne m’épanche guère comme d’habitude, mais ça me mine de ne pas communiquer plus librement. Et puis nous nous voyons assez souvent, et comme elle l’a elle-même dit en sortant du China Club ce soir, notre relation est assez ambiguë… Après cette phase de bonne amitié et de forte complicité quoiqu’il arrive, je suis tombé carrément amoureux d’elle, d’où mes affres terribles à chaque fois qu’on se sépare à présent… Bref, il est à présent 1840, je file à Bastille ; sneakers Nike au pieds, chemise Griffe Noire et sac à dos PSG, avec tous les accessoires qui vont bien : Nokia 8890 (acheté en Floride), SG Ventil (achetées au Portugal), briquet Dupont, peau parfumée avec Habit Rouge de Guerlain, et un joyeux air de blues dans la tête (le décidément très bon Tony Sarno). J’arrive sur site un peu avant 1920, j’achète deux places et je vais boire un café dans un petit troquet à côté du cinéma. Je guette, puis je sors après avoir été me raffraichir aux toilettes. Tong est là, Murielle aussi, qui achète les places à l’intérieur. Sympa de les revoir… Soon enough, (Gaëlle + Olivier) arrivent, et nous nous dirigeons vers la rue de Lappe puisque je fais part à l’aimable assistance que Sandra nous rejoins un peu plus tard. En route, je bavarde surtout avec Mumu, qui m’apprend qu’elle et Laetitia sont un peu en froid en ce moment, ce qui ne laisse pas de m’étonner. On parle un peu du Portugal, et on se retrouve rapidement devant le restau. Gaëlle se joint à la conversation, qui dérive par conséquent vers l’Australie. Nous finissons par rentrer, je demande si une résa a été faite pour 7 personnes, ce qui n’est pas le cas ; on se demande si nous sommes dans le bon restau, je sors passer un coup de portable à Sandra pour confirmer, je tombe sur sa messagerie. Elle me rappelle bientôt (Nokia 8890 en mode vibreur) dans un drôle d’état, presque au bord de la crise de nerf, ou de larmes… Je lui parle à l’écart : elle a quelques soucis avec l’appart’, et semble un peu confuse. Néanmoins, elle est en route. Nous passons à table, et 15 minutes plus tard Sandra arrive, en effet un peu stressée (sa voix a plusieurs fois déraillé dans les aigus, signe d’une fragilité avérée). On discute de l’appart’, de sa recherche d’emploi. La conversation roule bientôt sur les voyages et l’Australie. Crabe farci à la viande, échange. Coup de fil de Perrine sur mon portable, je sors pour répondre, ce qui me donne l’occasion de prendre un peu l’air. A mon retour à table, un café m’attend, mais il nous faut speeder un tantinet car l’heure de la séance approche. Je paye par carte bleue, 100 francs, honnête. On se disperse un peu dans la rue de Lappe, Sandra est encore stressée par le fait qu’on puisse arriver trop tard ou qu’il ne reste plus de place (elle n’a pas tout à fait tort, en fait…) Au coin de la rue, au Café Nina Hägen DASS (copyright Did), nous prenons congé de (Murielle + Tong), qui nous invitent cordialement à passer les voir sur Bruxelles – Sandra et moi iront à coup sûr.

    Direction le MK2 au pas de gymnastique. Mauvaise nouvelle, il n’y a plus que des strapontins de disponibles, ou bien des places au premier rang ! Va pour le premier rang… Passage aux toilettes. Je prends enfin place entre Sandra et Olivier. Court métrage. Image en plein dans la face. Chaleur dans la salle. Je suis légèrement penché vers Sandra, qui s’incline de temps en temps vers moi pour me glisser quelques mots à l’oreille. Jambes croisées, sac PSG posé contre l’estrade en face de moi, rejoint par le sac de Sandra. La Pianiste est un film choc, que nous nous prenons tous dans la gueule. Dérangeant. Toujours cette foutue chaleur. Vers la fin du film, lorsque le personnage de Caroline Huppert se fait frapper de façon violente, Sandra s’accroche à mon bras. Elle semble vivre le film à fond, mais même dans les moments drôles, elle a saisi à plusieurs reprises mon bras, c’est une sensation agréable pour moi, qui pose du reste sur le film un regard un peu plus détaché, plus froid. A la fin de la projection, (Gaëlle + Olivier) s ‘éclipsent, et Sandra et moi nous retrouvons presque seuls dans la salle. Sandra est assez remuée, et je lui propose d’aller prendre un verre ensemble. « Oui ». Du coup on retrouve (Gaëlle + Olivier) dehors, j’allume une SG Ventil, et on se dirige vers le Métro Bastille, car nos deux amis vont prendre congé de nous. J’apprends qu’ils vont à un mariage le lendemain, à Étampes !! Formidable coïncidence… Le dernier Métro ne va pas tarder…

    Sandra et moi nous retrouvons donc seuls Place de la Bastille, à la recherche d’un endroit pour boire un verre. Elle mentionne un petit café en face, et aussi le China Club. J’avais aussi pensé à ce lieu intemporel, j’y ai de bon souvenirs, et c’est un endroit parfait pour un petit tête-à-tête, non ? On se dirige donc vers la rue Daubenton, il fait un peu froid. Sandra me raconte les coups de fil qu’elle a reçu cette semaine, en provenance du Michigan (un ex à elle). On parle anglais. On arrive bientôt (je pensais que c’était plus près, du reste) devant le China Club, et on monte directement au Fumoir, au premier étage. Peu de place, mais le serveur réussit à faire se libérer un fauteuil. Sandra prend un cocktail à base de Champagne, et moi, une vodka pure. Je ne fume pas. On bavarde pas mal, Sandra se confie beaucoup, parle de son besoin d’amour, de ses envies de voyage, de son intérêt pour le Bouddhisme et le Yoga. Elle est très belle, tout de même… Elle se sent un peu coupable de traîner dans ce lieu de perdition, de boire. Je lui propose en riant une cigarette, et à ma grande surprise, elle sort un Beedee de son sac, qu’elle allume dans le photophore. Après quelques tergiversations financières, nous quittons les lieux, et je lui recommande de faire un tour aux toilettes, qui sont "plus grandes que chez moi". J’apprends que Sandra a répondu à mon mél concernant l’annonce du Comptoir des Langues. Elle m’a tout de même demandé d’envoyer son CV par Internet, ce que je ferai le lendemain. En sortant, Sandra me dit à nouveau que j’ai une mauvaise influence sur elle, ce dont je suis désolé. Elle dit que notre relation est ambiguë. Elle me conseille d’arrêter de boire (le fait de lui avouer prendre un petit verre chez moi tout seul le soir semble la désoler) et de fumer. En arrivant place de la Bastille (elle va tirer du cash à la BNP), elle se demande à voix haute si c’est très positif d’avoir passé du temps avec moi ce soir ; je lui réponds que moi j’ai été très content de passer du temps avec elle ce soir. Elle m’enlace un court moment et me dit que voilà enfin quelque chose de positif … (Talk about an ambiguous relationship…) Elle a l’air vraiment contente, cela dit. Après un passage au DAB, on rejoins la station de taxi, il fait de plus en plus froid, et devant la frilosité de Sandra, j’hésite à l’enlacer à mon tour. Je lui raconte un peu ma semaine, elle sourit. Elle me montre des photomatons récentes. Enfin, un taxi arrive pour nous. Je me place au milieu, sur la banquette arrière, non loin de Sandra. Le chauffeur de taxi semble être le frère du serveur de Caïpihriña du Bermuda Onion. Il dit qu’il est toujours ravi de prendre à son bord des amoureux. Cela fait rire Sandra, de même qu’elle avait rit lorsque le pilote du ballon du Parc André Citroën avait supputé qu’on se faisait des bisous sur la pelouse dudit Parc. Sandra demande au chauffeur comment il sait qu’il a des amoureux à son bord. Moi je ne dis rien, je savoure le moment présent, je me dis qu’une telle alchimie entre Sandra et moi ne se reproduira peut-être pas, ou qu’au contraire ça pourrait être le début de quelque chose de moins ambigu, mais que de toutes les façons, ce moment est à apprécier pour ce qu’il est. La conversation dérive sur le Bouddhisme, sur les problèmes de couple, sur les blancs qui sont trop intelligents, sur l’impuissance. Sandra me donne des coups de coude fréquents, la conversation résonne évidemment davantage pour elle. Le taxi se dirige vers le Quai Louis Blériot, et après une ultime marche arrière en sens interdit, la voiture s’immobilise, le compteur est coupé, mais Sandra poursuit la discussion. J’ai envie de me téléphoner (sur mon deuxième numéro de portable) pour avoir une trace sonore de cette conversation, mais ayant fait un renvoi d’appel, cela serait inutile. Dommage. Le chauffeur de taxi suggère que je reste dormir chez Sandra, qu’il parte en me laissant ici ! Je sens bien que Sandra est dubitative, elle ne dit rien… Le chauffeur de taxi dit que je suis joli garçon, je réponds stupidement que le joli garçon, il est fatigué. Sandra descend, je m’approche de la portière ouverte, et j’embrasse Sandra tout bêtement, je lui demande de me donner un wake up call le lendemain (il doit déjà être près de deux heures du matin, cela dit…) Sandra est un peu décontenancée, elle rentre doucement chez elle, je la sens ailleurs. Le lendemain, elle m’aura rappelé et appris qu’elle se sentait en effet pas très bien, que la conversation a sonné trop personnellement à ses oreilles, qu’elle a reçu un trop-plein d’émotions ce soir-là...

    Le taxi repart dans la nuit parisienne, en direction de la rue de Lourmel. Le chauffeur me dit qu’il croit dur comme fer que Sandra souhaitait que je reste, qu’elle était très réluctante à me quitter. J’acquiesce et je m’insulte intérieurement de ne pas avoir saisit l’occasion. Toujours ce foutu manque d’initiative dont il faudra bien que je me débarrasse un jour !!! Rue de Linois. Nous arrivons, et je règle les 37 francs de la course (j’avais déjà payé les 91 francs précédents). Le chauffeur, à ma demande, me laisse son numéro de portable. Je reste sur le trottoir du 15ème, l’air un peu hagard certainement, et je m’allume une SG Ventil, qui me ferait sûrement beaucoup de bien. Je marche un peu, me rallume un clope en chemin. Tout ce que je tiens pour certain, ce soir, c’est que j’ai passé une excellente soirée, et que, peut-être, les évènements et les discussions déboucheront sur un nouveau genre de relation entre moi et Sandra. J’hésite à appeler Sandra, pour dire quoi ? Cela ne sert à rien de l’appeler maintenant de toute façon, les choses sont à saisir quand elles se présentent... J’arrive chez moi, il est 0400 du matin, j’allume le PC pour prendre connaissance du mél de Sandra concernant Le Comptoir des Langues. J’envoie son CV au Comptoir. Je me sers un verre, fume une Marlboro rouge 100’s. Je suis crevé, et je vais finalement me coucher vers les 0430 du matin. J’ai apprécié cette belle soirée, je vais rejoindre les Anges de la nuit après avoir passé la soirée avec un Ange du jour...